Confiner sans ménagement la bêtise épaisse et gluante de nos gouvernants de Alain Brossat et Alain Naze

Qu’est-ce qui distingue le confinement d’autres opérations en matière de gouvernement des vivants ou, si l’on préfère, de conduite des populations ? Le confinement se présente comme une opération hybride : c’est assurément une opération autoritaire (qui ne s’y soumet pas s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement), mais elle s’affiche comme une mesure de sauvegarde et de protection et non de sanction – à la différence notoire de l’emprisonnement, précisément. Elle s’inscrit dans l’horizon général de la défense de la vie sous la forme de la santé, de l’intégrité des corps, de la prise en charge des populations par l’Etat et les gouvernants qui la décrètent. Mais, contrairement à l’hospitalisation, elle ne comporte aucun volet sanitaire – elle consiste à adresser une consigne collective et impérieuse à la population : enfermez-vous chez vous, sortez le moins possible, respectez quelques règles d’hygiène – et pour le reste, débrouillez-vous ! En ce sens, il importe de bien distinguer le confinement de la quarantaine : les personnes placées en quarantaine, à l’isolement, car elles présentent le danger de propager l’épidémie, sont sous surveillance médicale. Leur sortie de quarantaine est soumise à la condition d’une évaluation individuelle de leur non-contagiosité. En ce sens, la quarantaine, c’est ce que Foucault appelait de l’anatomo-politique, c’est tête de pipe par tête de pipe. Le confinement, c’est, par contraste, d’abord de la biopolitique basique (un mécanisme de sécurité global fonctionnant à l’échelle d’une population)…

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